En construction - Under construction

Eléments d'architecture religieuse

Les éléments religieux classiques de l'architecture musulmanes sont : le minaret, la cour et la salle de prière, les bassins et fontaines aux ablutions, la qibla, le mihrab et le minbar.Les éléments d’architecture caractéristiques sont les coupoles et les domes, les iwans, les galeries-portiques, les chapiteaux, les grilles, les mouqarnas, les sculptures et les mosaïques.

Minaret de la Medersa d'Ulugh Beg (XVème ap J.C.), Registan, Samarcande (A.Billard, 2008)
Minaret de la Medersa d'Ulugh Beg (XVème ap J.C.), Registan, Samarcande (A.Billard, 2008)

Le minaret ou tour-minaret

  Les minarets sont de forme cylindrique et le plus souvent construits en brique. ils sont revêtus de céramique glaçurées. Les couronnements ont plusieurs rangées de mouqarnas ou des petits dômes, comme au Sha Zindeh à Samarcande. 

 

La cour de la madrasa d'Ouloug Beg (1420) ,sur la place du Régistan à Samarcande ( C. Ollagnier, 2007 )
La cour de la madrasa d'Ouloug Beg (1420) ,sur la place du Régistan à Samarcande ( C. Ollagnier, 2007 )

La cour

Les cours ouvertes faisaient partie des plans des medersas et des ensembles de prière. Elles permettaient d’abriter les fontaines aux ablutions des croyants qui pouvaient s’y réunir en nombre. Les cours intérieures permettaient au visiteur de s’orienter facilement (ex : une salle de prière d’une mosquée ayant toujours la même forme, etc.). La forme et la taille de ces cours pouvaient varier fortement selon le plan de la structure dont elles faisaient partie (Golombek, 1988; Korbendau, 1997).


Bassin de la nécropole Chor Bakr, XVIème s ap J.C., Boukhara (C.Ollagnier, 2007)
Bassin de la nécropole Chor Bakr, XVIème s ap J.C., Boukhara (C.Ollagnier, 2007)

Les bassins et fontaines aux ablutions

L’eau est essentielle dans la vie religieuse des musulmans car elle sert aux ablutions rituelles s'effectuant avant la prière. Elle est présente sous forme de fontaine ou de bassins situés généralement au centre de la cour ou du complexe religieux. Les bassins ont aussi une fonction de miroir pour mettre en valeur l’édifice et par son image réfléchie, représenter l’éternité (Brill,1993).

 

Mihrab de la mosquée de Langar Ata, XVIe s ap J.C., Ouzbékistan (M.Schvoerer, 2007)
Mihrab de la mosquée de Langar Ata, XVIe s ap J.C., Ouzbékistan (M.Schvoerer, 2007)

La qibla et le mihrab

La Qibla est la direction de La Mecque ou de la Kaʻba dans laquelle il faut se placer pour la prière. Dans les mosquées, elle est matérialisée grâce à un mur percé d’une niche appelée mihrab. Cette niche qui donne l’impression d’une porte ou d’un encadrement de porte, se compose généralement d’un arc qui retombe sur des chapiteaux portés par des colonnes (Brill, 1993). La décoration fait l’objet d’une recherche particulière, les jeux de lumière/couleurs ayant une grande importance (lampes, céramiques glaçurées, pierre taillée, incrustation de pierres précieuses,…). Timour déporta des artisans turcs (Iznik, Bursa) et iraniens (Kashan) célèbres depuis le XIVème s ap J.C pour leurs céramiques dont ils décorèrent de nombreuses mosquées (A. Chenevière, Asie centrale, 1998). Par abus de langage l’ensemble (mur et mihrab) est souvent appelé mihrab.

Le minbar

 

Le minbar est la chaire du prèche qui est généralement faite en bois. Il est placé dans la salle de prière, au niveau du mihrab. Le minar sert pour la prière du vendredi et les fêtes.

Le dôme godronné du mausolée Gour Emir à Samarcande  ( cliché C. Ollagnier, 2007)
Le dôme godronné du mausolée Gour Emir à Samarcande ( cliché C. Ollagnier, 2007)

Dômes et coupoles

Ce que l’on remarque en premier ce sont les dômes et les coupoles. Le dôme convexe est hémisphérique et recouvre un édifice, alors que la coupole est la partie concave. Les plus belles coupoles et leurs dômes ont été construits sous le règne de Timur, puis tout au long de la dynastie des Timourides. Un dôme remarquable est celui du mausolée Gour Emir à Samarcande. ( Korbendau, 1997)

Iwan de la mosquée Bibi khanum à Samarcande, cliché de C. Ollagnier, 2007)
Iwan de la mosquée Bibi khanum à Samarcande, cliché de C. Ollagnier, 2007)

Un iwan

 

Un iwan est une salle voûtée en berceau, fermée sur trois côtés et s'ouvrant sur le quatrième par un arc.

 En Ouzbékistan, sous l'influence de l'Iran, l'iwan prend une très grande importance. ( Korbendau, 1997)

Le pichtag dela mosquée Gour Emir à Samarcande ( cliché C. Ollagnier, 2007)
Le pichtag dela mosquée Gour Emir à Samarcande ( cliché C. Ollagnier, 2007)

Le pichtak

 

Le pichtak (ou pichtag) est un Iwan servant de portail monumental. Il est généralement plus haut que les murs qui l'entourent. 

Chaque mosquée, médersa ou mausolée possède une façade principale où l'entrée est carac térisée par un grand pichtag.(Y. Korbendau, 1997)

 

Cour de la médersa d'Ouloug Beg, Samarcande (C. Ollagnier, 2007)
Cour de la médersa d'Ouloug Beg, Samarcande (C. Ollagnier, 2007)

Les galeries-portiques

 

Elles sont utilisées pour ceinturer les cours sur un ou plusieurs côtés. Les arcades sont traitées comme des iwan-loggias devant l'entrée de chaque cellule d'étudiant, dans les médersas. ( Y. Korbendau, 1997)

Les chapiteaux

 

Les arcades des portiques extérieurs ainsi que les voûtes intérieures sont soutenues par des colonnes, avec socles et chapiteaux. En Asie centrale, les chapiteaux sont en bois. A Khiva, la mosquée du vendredi, datant de 1788 possède des colonnes, chapiteaux et poutres des Xe XIIe et XVe siècle provenant de la capitale du Khozerm, (Kiat). A Boukhara, plusieurs mosquées ont des portiques en bois avec des chapiteaux à stalactites peints(mosquée Bayland du XVIe siècle).

Les grilles

La grille permet de fermer une ouverture tout en laissant passer l’air et la lumière. Elle permet aussi de regarder à l’extérieur sans être aperçu. Les matériaux employés sont souvent du bois, des claustras en céramique permettant aux fidèles d’apercevoir l’intérieur des cours des médersas comme celles de Tilia Kari et Ulug Beg à Samarcande).La grille participe aussi dans l’architecture, à la décoration des façades, se positionnant entre les vides et les pleins.

Les mouqarnas

Appelés aussi stalactites. Il s’agit de petites niches associées géométriquement et formant une composition en trois dimensions. On les trouve dans les coupoles et les zones de transition, dans les voutes. Le passage du plan carré au cercle formant la base de la coupole a été l’objet d’une évolution au cours des siècles. Cet élément a une origine obscure, Egypte, Iran ou Bagdad.

Bibliographie:

 

BEAUPERTUIS BRESSAND F.,1997, L’or bleu de Samarkand, art-international publishers.

BLANCHARD E., 2007, Nomades et caravanes d’Orient sur les routes de la Soie, Aubanel.

BLIN A., 2007, Tamerlan, Perrin.

BONNET, M, Académie Ma’Mum du Khorezm, histoire de la science.

BOULNOIS L., 2001, Les routes de la Soie, dieux, guerres et marchands, Genève

BRILL, E.J., Encyclopédie de l’Islam, Nouvelle édition, tomes I à X, éditions G.P. Maisonneuve et Larose S.A., Paris.

CHENEVIERE A., 1998, Asie centrale, Timur Lang, Mémoires du Monde.

CHUVIN P., 1999, Les arts de l’Asie centrale, Citadelles et Mazenod.

CHUVIN P.et DEGEORGE G., 2001, Samarcande-Boukhara-Khiva, Flammarion.

CLAVIJO  RUY G., 2002, La route de Samarkand au temps de Tamerlan, Paris, Imprimerie nationale, Nouvelle édition.

DREGE, J.P.,  Marco Polo et la route de la Soie, Découvertes Gallimard

GOLDENCHTEIN Y., 1995,Samarcande, Boukhara-Chakhrisabz, Khiva, ACR édition

 KHALILI N.D.,2006, Art et culture de l’Islam, Solar édition (www.solar.tm.fr)

KORBENDAU Y.,1997, Architecture sacrée de l’Islam, ACR édition.

MASSON M et G.A.,1978, Shahr-i Sabz from Timur to Ulugh Beg, Iran.

ROUX J.P. 1997, l’Asie Centrale, Histoire et civilisations, Fayard.

ROUX J.P., 2002, Samarcande, bibliothèque en ligne, Clio.fr